Page:Dickens - Dombey et fils, 1881, tome 2.djvu/179

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sement pour moi j’étais… Enfin, dit le cousin Feenix se complaisant dans sa plaisanterie qu’il débite d’un ton goguenard, j’étais… s’écrie-t-il dans un beau mouvement, j’étais ailleurs. »

Le major tombe en convulsions et se remet avec peine.

« Mais j’en sais assez sur mon ami Dombey, continue le cousin Feenix d’un ton plus grave, comme si tout à coup il était devenu un philosophe austère, j’en sais assez pour savoir… pour savoir enfin qu’il est ce qu’on peut appeler dans toute la force du terme un… un négociant, un vrai négociant anglais, et… et… et… et un homme, enfin. Quoique j’aie séjourné à l’étranger pendant quelques années, et à ce propos j’aurais eu grand plaisir de recevoir mon ami Dombey ainsi que toutes les personnes ici réunies, à Baden-Baden, et de rencontrer l’heureuse occasion de les présenter au grand-duc, je me flatte d’en savoir encore assez sur mon affectionnée cousine, personne accomplie, pour lui rendre la justice qu’elle possède toutes les conditions qui peuvent rendre un homme heureux, et que son mariage avec mon ami Dombey est, d’un côté comme de l’autre, un mariage d’inclination. »

M. Carker sourit beaucoup et donne de nombreuses marques de son assentiment.

« Aussi, dit le cousin Feenix, je félicite la famille à laquelle j’ai l’honneur d’appartenir de l’acquisition qu’elle vient de faire dans la personne de mon ami M. Dombey. Je félicite M. Dombey de son union avec mon affectionnée cousine, personne accomplie, qui réunit toutes les conditions pour rendre un homme heureux, et je prends la liberté de vous inviter tous… à… à… enfin, à féliciter en cette circonstance et mon ami Dombey et mon affectionnée cousine, personne accomplie. »

Le speech du cousin Feenix est accueilli par de grands applaudissements, et M. Dombey lui adresse des remercîments pour lui et pour Mme Dombey.

J. B., peu de temps après, propose la santé de Mme Skewton. Une fois ces toasts portés, le déjeuner languit, les noires armoiries reprennent leur revanche de l’outrage qu’on vient de faire à leur gravité, et Edith se lève pour prendre ses vêtements de voyage.

Cependant tous les domestiques ont eu, eux aussi, leur déjeuner en bas. Le champagne, on n’en parle plus. Les volailles rôties, les pièces montées, des salades de homards, ils, en sont rassasiés ! Le jeune laquais s’est remis en gaieté ; il