Walter a uni ses prières aux miennes pour lui demander sa grâce et me permettre de revenir à la maison. À peine sur le rivage, je suis revenue vers vous. Ne nous quittons plus, maintenant, cher papa ! Ne nous quittons plus ! »
Sa tête, grisonnante maintenant, s’appuyait sur l’épaule de sa fille, et il se disait, en poussant un soupir, que jamais elle ne s’était reposée là auparavant.
« Vous viendrez à la maison avec moi, papa, voir mon petit enfant. C’est un garçon, papa. Il s’appelle Paul. Je crois… j’espère… qu’il ressemble… »
Ses larmes l’interrompirent.
« Cher papa ! par amour pour mon enfant, pour le nom que nous lui avons donné, par amour pour moi, pardonnez à Walter. Il est si bon et si tendre pour moi ! Je suis si heureuse avec lui ! Ce n’est pas sa faute si nous nous sommes mariés, c’est la mienne, je l’aimais tant ! » Elle se rapprocha de lui, toujours de plus en plus ardente dans ses caresses.
« C’est le bien-aimé de mon cœur, papa. Pour lui je donnerais ma vie. Il vous aimera, il vous honorera autant que je le voudrai. Nous apprendrons à notre petit enfant à vous aimer et à vous honorer aussi, et nous lui dirons, quand il pourra nous comprendre, que vous aviez un fils qui s’appelait comme lui ; qu’il est mort, et que sa perte vous a causé beaucoup de chagrin, mais qu’il est monté au ciel où nous espérons tous le revoir quand l’heure du repos viendra pour nous. Un baiser, papa, je vous en prie, pour me prouver que vous me promettez de vous réconcilier avec Walter, mon époux bien-aimé, le père du petit enfant, avec Walter qui m’a conseillé de revenir, papa : oui, qui m’a conseillé de revenir ! » Elle se serra encore plus près contre lui en sanglotant : il déposa un baiser sur ses lèvres, et, levant les yeux vers le ciel, il s’écria :
« Ô mon Dieu ! pardonnez-moi, car j’en ai grand besoin. » Puis, laissant retomber sa tête, il pleura et la caressa : pendant longtemps on n’entendit pas le moindre bruit dans toute la maison ; ils restèrent tous les deux dans les bras l’un de l’autre, éclairés par le rayon de soleil qui s’était glissé dans la chambre avec Florence.
Docile et soumis à la prière de son enfant, il s’habilla pour sortir : son pas était mal assuré ; il se retourna et regarda en tremblant la chambre dans laquelle il avait été enfermé si long-