Page:Dickens - L’Abîme, 1918.djvu/112

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fois, tous les bas roulèrent ensemble sur le parquet, et, frappée d’épouvante, Madame Dor s’enfuit, tandis qu’Obenreizer balayait des deux mains tout le parquet avec fureur.

— Madame Dor ! — s’écria-t-il.

— Mon Dieu !

On entendit un sifflement dans l’air et Madame Dor disparut sous une grêle de bas. Obenreizer ne se possédait plus.

— Que devez-vous penser, Monsieur Vendale, — s’écria-t-il, — de ce déplorable empiétement des détails domestiques dans ma maison ? Quant à moi, j’en rougis vraiment. Ah ! nous commençons mal la nouvelle année : tout a été de travers ce soir. Asseyez-vous, je vous prie, et dites-moi ce que je puis vous offrir. Ne prouverons-nous point ensemble notre respect à une de vos grandes institutions Anglaises ? Ma foi, mon étude, à moi, toute mon étude, c’est d’être un joyeux compagnon. Je vous propose un grog.

Vendale déclina le grog, avec tout le respect voulu pour cette grande institution ironiquement célébrée par Obenreizer.

— Je désire vous parler d’une chose qui m’intéresse, plus qu’aucune autre au monde, — reprit-il. — Vous avez pu remarquer, dès les premiers moments où nous nous sommes rencontrés, l’admiration que m’a inspirée votre charmante nièce.

— Vous êtes bon, Monsieur Vendale. Au nom de ma nièce, je vous remercie.

— Peut-être avez-vous aussi observé dans ces derniers temps que mon admiration pour Mademoi-