Page:Dickens - L’Abîme, 1918.djvu/122

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ment, — continua Vendale, — je désire d’être assuré contre le retour de cet étonnement et… de sa cause. Vos idées actuelles sur les qualités désirables chez le mari de votre nièce peuvent encore se modifier. Vous exigez de moi aujourd’hui un revenu de trois mille livres. Puis-je être assuré que dans l’avenir, à mesure que votre expérience de l’Angleterre s’agrandira, vos désirs ne se monteront pas plus haut ?

— En bon Anglais, vous doutez de ma parole.

— Êtes-vous résolu à vous en fier à la mienne, quand je viendrai vous dire : J’ai doublé mon revenu ? Si je ne me trompe, vous m’avez averti tout à l’heure que je devrais vous en fournir des preuves authentiques.

— Bien joué, Monsieur Vendale ! Vous savez allier la vivacité étrangère avec la gravité Anglaise. Recevez mes compliments. Voulez-vous aussi accepter ma parole écrite ?…

Il se leva, s’assit devant un pupitre placé sur une table, écrivit quelques lignes, et présenta le papier à Vendale avec un profond salut. L’engagement qu’il venait de prendre était parfaitement explicite, signé, daté avec soin.

— Êtes-vous satisfait de cette garantie ? — demanda-t-il.

— Très-satisfait.

— Je suis charmé de vous entendre me le dire. Ah ! nous venons d’avoir notre petit assaut. En vérité, nous avons développé prodigieusement d’adresse des deux côtés. Mais voilà nos affaires arrangées pour le moment. Je n’ai pas de rancune, vous