Page:Dickens - L’Abîme, 1918.djvu/137

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qu’un seul compagnon sous la main, qui réunît toutes les conditions dans sa personne. C’était lui-même.

Un grand sacrifice sans doute que de quitter sa maison, un plus grand sacrifice encore que de quitter Marguerite. Mais après tout, il s’agissait de cinq cents livres et Rolland insistait si positivement sur l’interprétation littérale des démarches par lui conseillées, qu’il ne fallait point hésiter à lui obéir. Plus Vendale réfléchissait, plus la nécessité de son départ lui apparaissait clairement.

— Partons !… — soupira-t-il.

Comme il remettait le reçu et la nouvelle lettre sous clef, certaine association d’idée lui vint qui lui rappela Obenreizer. Il pensa qu’avec l’aide de celui-ci, il lui deviendrait bien plus facile de deviner quel pouvait être le voleur ; Obenreizer pouvait le lui faire connaître.

Cette pensée avait à peine traversé son esprit que la porte s’ouvrit et qu’Obenreizer entra.

— On m’a dit dans Soho Square qu’on attendait votre retour dans la soirée d’hier, — lui dit Vendale en lui souhaitant la bienvenue. — Avez-vous fait de bonnes affaires en province ?… Êtes-vous mieux portant ?

— Mille grâces, — répondit Obenreizer, — j’ai fait admirablement mes affaires. — Je suis bien !… très bien !… Et maintenant, quelles nouvelles ? Avez-vous des lettres de Suisse ?

— Une lettre bien extraordinaire, — dit Vendale. — L’affaire a pris une tournure nouvelle, et l’on me