Page:Dickens - L’Abîme, 1918.djvu/212

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dale, tandis qu’Obenreizer jetait l’adresse écrite sur la table.

— Parce que vous êtes cet homme ! Parce que si ma nièce vous épouse, elle épousera un bâtard, élevé par la charité publique ; elle épousera un imposteur, sans nom, sans famille, qui fait le personnage d’un gentleman et qui n’est qu’un masque.

— Bravo ! — s’écria Bintrey, — admirablement engagé, Monsieur Obenreizer ; je n’ajouterai qu’un mot à ce que vous venez de dire !… Votre nièce épouse, grâce à vos efforts et à votre heureuse intervention, un homme qui hérite d’une belle fortune !… George Vendale, comme co-exécuteur testamentaire, souffrez que je me félicite en même temps que vous. Le dernier vœu terrestre de notre pauvre ami est accompli. Nous avons trouvé le véritable Walter Wilding… ah ! ah ! c’est Monsieur Obenreizer lui-même qui le dit : Vous êtes cet homme !

Ces derniers mots arrivèrent sans qu’il les entendît à l’oreille de Vendale. En ce moment il n’avait conscience que d’une sensation unique et délicieuse, il n’écoutait qu’une voix, celle de Marguerite qui lui disait :

— George, je ne vous ai jamais tant aimé que je vous aime.