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maison de sa présence. C’était, disait-il, une vieille maison très-curieuse, bien qu’un peu dépourvue comme toute maison de célibataire. Du reste, il ne prolongea pas sa visite.

Mais, en redescendant au rez-de-chaussée, reconduit par son hôte, il trouva dans le vestibule plusieurs hommes de mauvaise mine et mal accoutrés, vêtus d’ailleurs du costume Suisse qu’Obenreizer repoussa sans façon devant lui, tout en leur adressant quelques mots dans le patois du pays.

— Des compatriotes, — dit-il, — de pauvres compatriotes, reconnaissants et attachés comme des chiens pour un peu de bien que je leur fais. Adieu, Monsieur Vendale, j’espère que nous nous verrons souvent. Très-enchanté….

Ce qui fut suivi de deux légères pressions aux coudes de Vendale, et celui-ci se trouva dans la rue.

Tandis qu’il se dirigeait vers le Carrefour des Éclopés, Marguerite, assise devant son métier, flottait devant lui dans l’air ; il revoyait également le large dos de Madame Dor et son télégraphe. Lorsqu’il arriva, Wilding était enfermé avec Bintrey. Les portes des caves se trouvaient ouvertes. Vendale alluma une chandelle, descendit, et se mit à flâner à travers les caveaux. La gracieuse image de Marguerite marchait toujours devant lui, mais cette fois le dos de Madame Dor ne le poursuivait plus.

Ces voûtes étaient très-spacieuses et très-anciennes et il y avait là une crypte fort curieuse. C’était, suivant les uns le vieux réfectoire d’un monastère,