Page:Dickens - L’Abîme, 1918.djvu/75

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bien assez. C’est tout le monde. Comment saurais-je qui est cet : On, si vous, vous ne le savez pas ?

— C’est juste, Joey.

— On dit que l’homme qui, par hasard, est frappé à la poitrine dans les caves d’un de ces champignons qui tombent, est sûr de mourir assassiné.

Vendale s’arrêta en riant, il regarda Joey et leva les épaules, mais le garçon de cave tenait ses yeux obstinément fixés sur sa chandelle. Tout à coup Joey se sentit frappé violemment.

— Qu’est-ce ? — cria-t-il.

C’était la main de son compagnon. Vendale venait de recevoir un énorme amas de ces moisissures sanglantes en pleine poitrine, et instinctivement l’avait rejeté sur Joey. Cette masse humide venait de s’abattre sur le sol et y faisait couler une longue mare rouge.

Les deux hommes se regardèrent, pendant un moment, avec une muette épouvante. Mais ils arrivaient au pied de l’escalier des caves, et la lumière du jour leur apparut.

Vendale leva encore une fois les épaules.

— Au diable vos idées superstitieuses, Joey ! — dit-il.

Et il monta gaiement les degrés.