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SORTIE DE WILDING.


Le lendemain, d’assez grand matin, Wilding sortit seul, après avoir laissé pour son commis un billet ainsi conçu :

« Si M. Vendale me demandait ou si M. Bintrey venait me rendre visite, dites que je suis allé à l’Hospice des Enfants Trouvés. »

Ni les exhortations de Vendale, ni les conseils de Bintrey n’avaient pu changer les sentiments et la détermination de Wilding. Retrouver celui dont il avait usurpé le bien et la place était à présent l’unique intérêt de sa vie. La première chose à faire pour cela n’était-elle point de se rendre à l’Hospice ? C’est là qu’il pouvait rencontrer la lumière, ou puiser du moins quelques renseignements.

L’aspect de cet édifice, qui naguère lui était agréable, avait changé pour lui comme le portrait placé dans son appartement et qui, jadis, lui avait été si cher. Le lien qui le rattachait autrefois à ces lieux qui avaient abrité sa misérable enfance et où le bonheur était venu le surprendre un jour, ce lien désormais était rompu. Son cœur se souleva au milieu d’un flot d’amertume, lorsque, à la porte du parloir, il exposa la nature de la démarche qu’il venait faire. Il attendit avec une grande anxiété le Trésorier qu’on était allé quérir et qu’on ne trouvait point. En-