Page:Dickens - L’Abîme, 1918.djvu/85

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et je vais vous en donner la preuve. George Vendale, et vous, Monsieur Bintrey, hésiteriez-vous ou bien trouveriez-vous quelque inconvénient à devenir les exécuteurs de mes dernières volontés ?

— Aucun inconvénient, — répondit George Vendale.

— Aucun ! — répéta Bintrey, avec un peu moins d’empressement.

— Je vous remercie tous les deux. Mes instructions seront simples, et mon testament très-bref. Peut-être aurez-vous la complaisance de rédiger cela tout de suite, Monsieur Bintrey. Je laisse ma fortune réalisée, et mon bien personnel, sans exception ni réserve, à vous, mes deux dépositaires et exécuteurs testamentaires, à la charge, par vous, de restituer le tout au véritable Walter Wilding, si vous pouvez le découvrir et établir son identité dans les deux ans qui suivront ma mort. Au cas où vous ne le retrouveriez point avant ce délai expiré, vous remettriez le dépôt à titre de legs et de don à l’Hospice des Enfants Trouvés… Eh bien ?

— Ce sont là toutes vos instructions ? — demanda Bintrey, après un assez long silence durant lequel aucun de ces trois hommes n’avait osé regarder les autres.

— Toutes.

— Et votre détermination est bien prise ?

— Irrévocablement prise.

— Il ne me reste donc plus qu’à rédiger ce testament suivant la forme, — reprit l’homme d’affaires, en levant les épaules, — mais est-il nécessaire de se