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GRILLON DU FOYER.

qui n’ai pas découvert cela, lorsque j’ai vu ses yeux se remplir de larmes en entendant parler d’un mariage comme le vôtre ! Moi qui ai vu cent fois le tremblement secret de ses lèvres, et qui n’ai rien soupçonné, jusqu’à la nuit passée ! Pauvre fille ! Que j’aie pu espérer qu’elle serait jamais amoureuse de moi ! Que j’aie pu jamais croire qu’elle l’était !

— Elle le faisait paraître, dit Tackleton. Elle le faisait tellement paraître, qu’à dire vrai ce fut l’origine de mes doutes.

Et alors il fit ressortir la supériorité de May Fielding, qui certainement ne faisait pas du tout paraître qu’elle fût amoureuse de lui.

— Elle l’a essayé, dit le pauvre voiturier avec plus d’émotion qu’il n’en eût encore montré ; ce n’est que maintenant que je commence à voir quels efforts elle a faits pour être une épouse affectionnée et fidèle à son devoir. Qu’elle a été bonne ! que de choses elle a faites ! quel cœur courageux elle a ! Que le bonheur que j’ai éprouvé dans cette maison en soit le témoin ! ce sera ma consolation quand je serai seul ici.

— Seul ici ? dit Tackleton. Vous comptez donc faire attention à cela ?

— Je compte, répondit le voiturier, lui montrer la plus grande bienveillance en lui faisant la meilleure réparation qui soit en mon pouvoir. Je puis la délivrer de la peine journalière qui résulte d’un mariage inégal,