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GRILLON DU FOYER

et de ses efforts pour cacher sa souffrance. Elle sera aussi libre que je peux la rendre.

— Lui faire réparation ! s’écria Tackleton en tordant et en tournant ses grandes oreilles entre ses mains. Il y a ici quelque méprise. Vous n’avez pas voulu dire cela, sans doute ?

Le voiturier prit le marchand de joujoux par le collet et le secoua comme un roseau.

— Écoutez-moi, dit-il, et prenez garde à me bien entendre. Écoutez-moi. Parlé-je intelligiblement ?

— Très intelligiblement, répondit Tackleton.

— Comme j’en ai l’intention ?

— Parfaitement, comme vous en avez l’intention.

— J’étais assis à ce foyer la nuit passée, toute la nuit, s’écria le voiturier, à l’endroit même où elle s’asseyait habituellement près de moi, son doux visage regardant le mien. Je me rappelais toute sa vie, jour par jour ; j’avais sa chère image présente devant moi quand je repassais ces souvenirs. Et, sur mon âme, elle est innocente, s’il existe quelqu’un pour juger l’innocent et le coupable.

Brave Grillon du Foyer ! Loyales fées de la maison !

— La colère et la méfiance m’ont quitté, dit le voiturier, et il ne me reste que mon chagrin. Dans un malheureux moment, quelque ancienne connaissance, plus conforme à ses goûts et à son âge que moi, quittée peut-être