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Page:Dickens - Le Grillon du foyer.djvu/131

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GRILLON DU FOYER.

et nous ne pouvons mieux faire que de nous préparer à n’être surpris presque de rien.

Caleb s’étonna du sens de ces paroles, en s’apercevant qu’elles s’adressaient à lui non moins qu’à sa fille. Il la vit, avec surprise, si agitée, et si désolée qu’elle pouvait à peine respirer, et se tenant à une chaise pour s’empêcher de tomber.

— C’est un bruit de roues, en effet, dit-elle tout émue ; elles approchent ! Plus près encore ! Très près ! Elles s’arrêtent à la porte du jardin ! Et maintenant vous entendez le pas d’un homme en dehors ; le même pas, Berthe, n’est-ce pas ? Et maintenant…

Elle poussa un cri de joie inexprimable ; et, courant vers Caleb, elle mit la main sur ses yeux, pendant qu’un jeune homme entrait dans la chambre, et jetant son chapeau en l’air, s’approcha d’eux.

— C’est fini ? cria Dot.

— Oui !

— Heureusement fini ?

— Oui !

— Vous souvenez-vous de la voix, cher Caleb ? En avez-vous jamais entendu une qui lui ressemblât ? demanda Dot.

— Si mon fils qui était dans l’Amérique du Sud était vivant… dit Caleb en tremblant.

— Il est vivant, cria Dot en ôtant ses mains de devant les yeux de Caleb, et en les frappant dans un élan de