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Page:Dickens - Le Grillon du foyer.djvu/17

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GRILLON DU FOYER.

poussa six fois un cri semblable à celui d’un spectre, le faucheur s’agita en frémissant et ses jambes flageolaient comme si un fil de fer les lui eût tiraillées.

Ce ne fut que lorsqu’un mouvement violent et un grand bruit de poids et de cordages se fut tout à fait calmé, que le faucheur effrayé revint à lui-même. Il ne s’était pas épouvanté sans raison car tout ce remue-ménage, tous ces os de squelettes qui s’agitaient n’étaient pas rassurants, et je m’étonne que les Hollandais, gens d’humeur flegmatique, soient les auteurs d’une pareille invention.

Ce fut en ce moment, remarquez le bien que la Bouilloire commença sa soirée. Ce fut en ce moment que la Bouilloire, s’adoucissant jusqu’à devenir musicale, laissa échapper de son gosier des gazouillements qu’elle semblait vouloir retenir, de courtes notes interrompues, comme si elle n’avait pas encore tout à fait mis de côté sa mauvaise humeur. Ce fut en ce moment qu’après quelques vains efforts pour réprimer sa gaîté, elle se débarrassa enfin de son air morose, perdit toute réserve et se mit à chanter une chanson joyeuse, telle que le rossignol le plus tendre n’en a jamais eu l’idée.

Elle était si simple, cette chanson, que vous l’auriez comprise comme un livre, mieux peut-être que quelques livres que je pourrais nommer. Avec sa chaude haleine qui s’élevait en gracieux et légers nuages qui montaient dans la cheminée comme vers un ciel domestique, la Bouilloire accentuait son chant joyeux