Aller au contenu

Page:Dickens - Le Grillon du foyer.djvu/29

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
26
GRILLON DU FOYER.

— Comment, John ! Bonté de Dieu !

— Y auriez-vous pensé ? répondit John.

— Vous ne m’en aviez rien dit, continua Dot en s’asseyant sur le plancher et en secouant la tête, tandis qu’elle le regardait ; C’est pour Gruff et Tackleton le fabricant de joujoux.

John fit signe qu’oui.

Mistress Peerybingle secoua aussitôt la tête au moins cinquante fois ; non pas pour exprimer sa satisfaction, mais bien un muet étonnement ; elle fit une moue ― il lui fallut faire effort, car ses lèvres n’étaient pas faites pour la moue, j’en suis sûr ― et elle regardait son mari d’un air distrait. Pendant ce temps, miss Slowbody, qui avait l’habitude de répéter machinalement des fragments de conversation pour amuser le baby, qui estropiait les noms en les mettant tous au pluriel, disait à l’enfant : Ce sont les Gruffs et les Tackletons, les fabricants de joujoux ; on achète chez les pâtissiers des gâteaux de mariage pour eux, et les mamans devinent tout ce qu’il y a dans les boîtes que les papas apportent.

Et ainsi de suite.

— Et cela se fera vraiment ! dit Dot. Elle et moi nous allions ensemble à l’école, quand nous étions de petites filles.

John aurait pu penser à elle, puisqu’elle allait à l’école en même temps que sa femme, John regarda Dot avec plaisir, mais il ne répondit pas.