Aller au contenu

Page:Dickens - Le Grillon du foyer.djvu/35

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
32
GRILLON DU FOYER.

à causer un instant avec le voiturier, quoiqu’il ne fût pas grand parleur sur quelque sujet que ce fût. Quand la porte fut ouverte elle donna entrée à un homme petit, maigre, pensif, à l’air soucieux, qui semblait s’être taillé un paletot dans la toile d’emballage d’une vieille caisse ; car lorsqu’il se retourna pour fermer la porte, pour empêcher le froid d’entrer, on lut en grosses capitales sur son dos les lettres G et T et au-dessous verres en lettres ordinaires.

— Bonsoir, John ! dit le petit homme. Bonsoir, Mum, bonsoir, Tilly. Bonsoir, l’inconnu. Comment va le baby, Mum ? Boxer va bien aussi, j’espère ?

— Tout va à merveille, Caleb. Vous n’avez qu’à voir l’enfant, d’abord, pour être sûr qu’il va bien.

— Je n’ai besoin aussi que de vous voir pour être sûr que vous allez bien, dit Caleb.

Cependant il ne la regardait pas, car il avait un regard pensif et incertain qui s’égarait sur tout autre objet que celui dont il parlait. On pouvait en dire autant de sa voix.

— J’en dirai autant de John, de Tilly et de Boxer.

— Vous avez été occupé jusqu’à présent, Caleb ? dit le voiturier.

— Oui, à peu près, répondit-il avec l’air distrait d’un homme qui cherche la pierre philosophale. Un peu trop, peut-être. Les arches de Noé sont très demandées en ce moment. J’aurais voulu un peu perfectionner les