Aller au contenu

Page:Dickens - Le Grillon du foyer.djvu/72

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
69
GRILLON DU FOYER

que je n’irais jamais chez Berthe sans le pâté au veau et au jambon, les autres choses et les bouteilles de bière, pour rien au monde. Régulièrement tous les quinze jours depuis que nous sommes mariés, John, nous y avons fait notre petit pique-nique. Si une seule chose devait aller mal dans cette partie, je crois que nous ne serions plus jamais heureux.

— C’est une pensée de la première importance, dit le voiturier, et je vous honore pour cela, petite femme.

— Mon cher John, répliqua Dot en devenant vraiment rouge, ne parlez pas de m’honorer. Grand Dieu !

— À propos, observa le voiturier, ce vieux monsieur…

Elle fut visiblement et instantanément embarrassée.

— C’est un singulier original, dit le voiturier en regardant droit devant lui tout le long de la route. Je ne sais que penser de lui. Je ne remarque pourtant rien de dangereux en lui.

— Rien du tout. Je suis sûre, tout à fait sûre qu’il n’a rien de dangereux.

— Oui ? dit le voiturier, les yeux attachés sur son visage et à cause du ton dont elle avait prononcé ces paroles. Je suis satisfait que vous en soyez certaine, parce que cela confirme ma certitude. Il est curieux qu’il se soit mis dans la tête de venir loger chez nous, n’est-ce pas ? Il y a des choses parfois si étranges.

— Si étranges ! répondit Dot d’une voix basse et à peine perceptible.