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Page:Dickens - Le Grillon du foyer.djvu/71

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GRILLON DU FOYER.

constamment heurtées, et il leur était impossible d’effectuer la moindre montée ou descente sans s’en rappeler la circonstance par une entaille, de même que Robinson Crusoé marquait les jours sur son calendrier de bois. Mais de peur d’être considéré comme impoli je garde le reste de mes pensées pour moi.

— John, avez-vous pris le panier où se trouvent le veau et le pâté et les autres choses ; et les bouteilles de bière ? dit Dot. Si vous les avez oubliés, il faut les aller chercher à la minute.

— Vous êtes une délicate petite femme, répondit le voiturier, de me dire de retourner après m’avoir fait perdre un quart-d’heure de mon temps.

— Je suis fâchée de cela, John, dit Dot avec embarras, mais je ne saurais penser à rendre visite à Berthe, je n’irai jamais, John, pour aucune raison, sans le pâté au veau et au jambon, et les autres choses et les bouteilles de bière. — Way !

Ce monosyllabe s’adressait au cheval, qui n’y faisait aucune attention.

— Oh ! arrêtez Way, John ! dit mistress Peerybingle, s’il vous plaît !

— Il sera bien temps de l’arrêter, répliqua John, lorsque j’aurai oublié quelque chose. Le panier est là, et suffisamment en sûreté.

— Quel monstre vous êtes, John, de ne me l’avoir pas dit, et en me sachant si inquiète ! Je déclare