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GRILLON DU FOYER

Ce n’était pas comme d’autres braves femmes, lorsqu’elles écoutent si leur mari vient. Non, non, non, c’était une autre manière d’être agitée.

On entendit des roues, le pas d’un cheval, l’aboiement d’un chien ; ces bruits réunis se rapprochèrent. On entendit les pattes de Boxer gratter à la porte.

— Quel est ce pas ? s’écria Berthe en tressaillant.

— Quel est ce pas ? répondit le voiturier en se présentant à la porte avec son rude et brun visage rougi par le froid du soir ; c’est le mien.

— L’autre pas ? dit Berthe ; celui de l’homme qui est derrière vous ?

— On ne peut la tromper, dit le voiturier en riant. Venez, monsieur, vous serez bien reçu ; n’ayez pas peur.

Il parlait haut, et le monsieur sourd entra.

— Il n’est pas tellement étranger que vous ne l’ayez déjà vu autrefois, Caleb, dit le voiturier. Vous lui donnerez une chambre dans la maison jusqu’à ce que nous partions.

— Certainement, John ; et ce sera un honneur pour nous.

— Il n’y a pas de meilleure société que la sienne pour parler en secret, dit John. J’ai de bons poumons, mais il les met à l’épreuve, je vous assure. Asseyez-vous, monsieur. Ce sont tous des amis, et ils sont charmés de vous voir.