Page:Dickens - Les Grandes Espérances, Hachette, 1896, tome 1.djvu/214

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tendu parler d’un maître que vous préfériez à un autre ? »

Je n’avais jamais entendu parler d’aucun maître que de Biddy et de la grand’tante de M. Wopsle, je répondis donc négativement.

« Je connais un certain maître, qui, je crois, remplirait parfaitement le but que l’on se propose, dit M. Jaggers, je ne vous le recommande pas, remarquez-le bien, parce que je ne recommande jamais personne ; le maître dont je parle est un certain M. Mathieu Pocket.

— Ah ! fis-je tout saisi, en entendant le nom du parent de miss Havisham, le Mathieu dont Mrs et M. Camille avaient parlé, le Mathieu qui devait être placé à la tête de miss Havisham, quand elle serait étendue morte sur la table.

— Vous connaissez ce nom ? » dit M. Jaggers, en me regardant d’un air rusé et en clignant des yeux, en attendant ma réponse.

Je répondis que j’avais déjà entendu prononcer ce nom.

« Oh ! dit-il, vous l’avez entendu prononcer ; mais qu’en pensez-vous ? »

Je dis, ou plutôt j’essayai de dire, que je lui étais on ne peut plus reconnaissant de cette recommandation.

« Non, mon jeune ami ! interrompit-il en secouant tout doucement sa large tête. Recueillez-vous… cherchez… »

Tout en me recueillant, mais ne trouvant rien, je répétai que je lui étais très-reconnaissant de sa recommandation.

« Non, mon jeune ami, fit-il en m’interrompant de nouveau ; puis, fronçant les sourcils et souriant tout à la fois : Non… non… non… c’est très-bien, mais ce