Page:Dickens - Les Grandes Espérances, Hachette, 1896, tome 2.djvu/203

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grande tenue, en culottes de peau et en bottes à revers, sur la terrasse de Windsor.

« Tout va bien, Haendel, dit Herbert, et il est très-content, quoique très-désireux de vous voir. Ma chère Clara est avec son père ; et, si vous voulez attendre jusqu’à ce qu’elle descende, je vous la présenterai ; puis, ensuite, nous monterons là-haut… C’est son père ! »

J’avais entendu un grognement plaintif au-dessus de ma tête, et probablement mon visage avait exprimé une muette interrogation.

« Je crains que ce ne soit un triste et vieux routier, dit Herbert en souriant. Mais je ne l’ai jamais vu. Ne sentez-vous pas le rhum ? Il ne le quitte pas.

— Le rhum ? dis-je.

— Oui, repartit Herbert, et vous pouvez vous imaginer comment il calme sa goutte. Il persiste aussi à garder toutes les provisions là-haut dans sa chambre et à les distribuer. Il les entasse sur des planches au-dessus de sa tête, et il pèse tout ; sa chambre doit avoir l’air de la boutique d’un épicier. »

Pendant qu’il parlait ainsi, le grognement de tout à l’heure était devenu un rugissement prolongé, puis il s’éteignit.

« Quelle autre conséquence pouvait-il en résulter, dit Herbert en manière d’explication, s’il a voulu couper le fromage ? Un homme qui a la goutte dans la main droite, et partout ailleurs, peut-il s’attendre à trancher un double Gloucester sans se faire mal ? »

Il paraissait s’être fait très-mal, car il fit entendre un autre rugissement, rugissement furieux cette fois-ci.

« Avoir Provis pour locataire de l’étage supérieur est une véritable aubaine pour Mrs  Whimple, dit Herbert, car il est certain qu’en général personne ne