Page:Dickens - Les Grandes Espérances, Hachette, 1896, tome 2.djvu/85

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lente personne, et montrait les plus grands égards pour le vieux. Je ne fus pas longtemps à découvrir qu’elle rendait de fréquentes visites au château, car lorsque nous entrâmes, et que je complimentai Wemmick sur son ingénieux moyen de s’annoncer à son père, il me pria de fixer, pour un instant, mon attention de l’autre côté de la cheminée, et disparut. Bientôt on entendit un autre clic-clac, et un autre petit carré s’ouvrit, sur lequel on lisait :

MISS SKIFFINS.

Alors, le carré de miss Skiffins se ferma et celui de John s’ouvrit. Ensuite, miss Skiffins et John s’ouvrirent ensemble, et finalement ils se fermèrent ensemble. Lorsque Wemmick revint de faire manœuvrer ces petites mécaniques, j’exprimai toute l’admiration qu’elles m’inspiraient, et il me dit :

« Vous savez, elles sont toutes deux agréables et utiles au père, et par saint Georges, monsieur, c’est une chose digne de remarque, que de tous les gens qui viennent à cette porte, le secret de ces ressorts n’est connu que du vieux, de miss Skiffins et de moi !

— Et c’est M. Wemmick qui les a faits, ajouta miss Skiffins, de son imagination et de sa propre main. »

Miss Skiffins ôta son chapeau, mais elle garda ses gants verts pendant toute la soirée, comme un signe visible et extérieur qu’il y avait compagnie. Wemmick m’invita à aller faire un tour dans la propriété pour jouir de l’effet de l’île pendant l’hiver. Pensant qu’il agissait ainsi pour me fournir l’occasion de prendre ses sentiments de Walworth, j’en profitai aussitôt que nous fûmes sortis du château.

Ayant bien réfléchi à ce sujet, je l’abordai, comme