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Page:Dickens - Les Papiers posthumes du Pickwick Club, Hachette, 1893, tome 1.djvu/38

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— Parce que, répliqua M. Winkle qui avait eu le temps de délibérer sa réponse : parce que vous m’avez dit, monsieur, que l’individu en question était revêtu d’un habit que j’ai l’honneur, non-seulement de porter, mais d’avoir inventé. C’est l’uniforme projeté du Pickwick-Club, à Londres. Je me crois obligé de soutenir l’honneur de cet uniforme, et dans cette vue, sans autres informations, j’ai accepté le défi que vous me faisiez.

— Mon cher monsieur, dit le bon petit docteur, en lui tendant la main, j’honore votre courage. Permettez-moi d’ajouter que j’admire extrêmement votre conduite, et que je regrette beaucoup de vous avoir fait déranger inutilement.

— Je vous prie de ne point parler de cela, répondit M. Winkle avec politesse.

— Je me trouverai honoré, monsieur, de faire votre connaissance, poursuivit le petit docteur.

— Et moi, monsieur, j’éprouverai le plus grand plaisir à vous connaître, » répliqua M. Winkle. Et là-dessus il donna une poignée de main au docteur, une poignée de main à son second, le lieutenant Tappleton, une poignée de main à l’homme qui tenait le pliant, une poignée de main, enfin, à M. Snodgrass, dont l’admiration était excessive pour la noble conduite de son héroïque ami.

« Je pense que nous pouvons nous en retourner maintenant, dit le lieutenant Tappleton.

— Certainement, répondit le docteur.

— À moins, suggéra l’homme au pliant, à moins que monsieur Winkle ne se trouve offensé par la provocation qu’il a reçue. Si cela était, je confesse qu’il aurait droit à une satisfaction. »

M. Winkle, avec une grande abnégation de son moi, déclara qu’il était entièrement satisfait.

« Peut-être, reprit l’autre, peut-être le témoin du gentleman aura-t-il été personnellement blessé de quelques observations que j’ai faites au commencement de cette rencontre. Dans ce cas, je serais heureux de lui donner satisfaction immédiatement. »

M. Snodgrass se hâta de déclarer qu’il était bien obligé au gentleman de l’offre aimable qu’il lui faisait. La seule raison qui l’empêchât d’en profiter, c’est qu’il était fort satisfait de la manière dont les choses s’étaient passées.

L’affaire s’étant ainsi terminée heureusement, les témoins