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— Calmez-vous, dit le docteur en la soutenant dans ses bras ; soyez calme, chère madame, je vous en prie.

— Laissez-moi y aller, au nom du ciel ! dit Mme Maylie d’une voix mourante ; ma chère enfant ! elle est morte ! elle est perdue !

— Non ! dit vivement le docteur ; Dieu est bon et miséricordieux, et elle vivra pour faire encore votre bonheur. »

Mme Maylie tomba à genoux et essaya de joindre les mains ; mais l’énergie qui l’avait soutenue si longtemps remonta au ciel avec sa première action de grâces, et elle tomba évanouie dans les bras amis tendus pour la recevoir.


CHAPITRE XXXIV.
Détails préliminaires sur un jeune personnage qui va paraître sur la scène. – Aventure d’Olivier.

C’était trop de bonheur en un instant. Olivier resta stupéfait, saisi, à cette nouvelle inattendue ; il ne pouvait ni parler ni pleurer ; il était à peine en état de comprendre ce qui venait de se passer ; il se promena longtemps à l’air pur du soir. Enfin il put fondre en larmes, se rendre compte de l’heureux changement qui s’était produit, et sentir qu’il était délivré désormais de l’insupportable angoisse dont le poids écrasait son cœur.

Il était presque nuit close quand il reprit le chemin de la maison, chargé de fleurs qu’il avait cueillies avec un soin particulier pour parer la chambre de la malade. Comme il arpentait la route d’un pas léger, il entendit derrière lui le bruit d’une voiture qui s’approchait rapidement : il se retourna et vit une chaise de poste lancée à toute vitesse ; comme les chevaux étaient au galop et que le chemin était étroit, il se rangea contre une porte pour les laisser passer.

Quelque vite que la chaise de poste passât devant lui, Olivier entrevit un individu en bonnet de coton dont la figure ne lui sembla pas inconnue, mais qu’il n’eut pas le temps de reconnaître. Un instant après, le bonnet de coton se pencha à la