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prudemment un peu en arrière : quand son maître s’arrêta au bord d’une mare et l’appela, il s’arrêta court.

« Ici ! m’entends-tu ? » cria Sikes en sifflant son chien.

L’animal revint à ce signal par la force de l’habitude ; mais quand Sikes se baissa pour lui nouer le mouchoir autour du cou, il poussa un grognement sourd et recula.

« Ici ! » dit le brigand en frappant du pied contre terre.

Le chien remua la queue, mais ne bougea pas ; Sikes fit un nœud coulant et l’appela de nouveau.

Le chien avança, recula, s’arrêta un instant, puis se sauva au plus vite.

Sikes le siffla plusieurs fois, s’assit et attendit, pensant qu’il reviendrait ; mais du chien point de nouvelles. Le brigand finit par se remettre en route.


CHAPITRE XLIX.
Monks et M. Brownlow se rencontrent enfin. – Leur conversation. – Ils sont interrompus par M. Losberne, qui leur apporte des nouvelles importantes.

Le jour commençait à baisser quand M. Brownlow descendit d’un fiacre devant la porte de sa maison et frappa doucement ; la porte s’ouvrit, un homme robuste sortit de la voiture et se planta d’un côté du perron, tandis qu’un autre homme assis sur le siège en descendait et se plaçait de l’autre côté. Sur un signe de M. Brownlow, ils tirèrent de la voiture un troisième individu, le mirent entre eux deux et le firent entrer de force dans la maison : cet homme était Monks.

Ils montèrent de même l’escalier sans dire un mot, ayant devant eux M. Brownlow, qui les introduisit dans une chambre de derrière. Arrivé à la porte de cette chambre, Monks, qui n’avançait qu’à son corps défendant, s’arrêta tout à coup ; les deux hommes regardèrent M. Brownlow, comme pour lui demander ce qu’il fallait faire.

« Il sait à quelle alternative il est exposé, dit M. Brownlow ; s’il résiste, s’il remue seulement le petit doigt sans votre