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Page:Dictionnaire Bouillet 1842, tome 1.djvu/166

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BACO

maparte cn Lialie (54 feuilles), ouvrage fort recherché :

des Vues, des Souvenirs pittoresques des 

Alpes, ete. Heat auteur du tableau de la Bataille d’Arcole, et d’un grand nombre de paysages estimés.

BACMEISTER (Hartman-L.-Christ.), directeur du collée allemand de Saint-Pétersbourg, et membre de l’académie des Sciences de cette ville, né à Hernbours, en 1736, mort en 1806, a publié la Bibliothèque russe, pour la connaissance de l’état actuel de la littérature en Russie, Pétersbourg, 11 vol., de 1777 à 1788 ; Géographie abréyée de l’empire russe, Pétersbourg, 1712 ; Recueil de mémoires et de pièces authentiques sur l’histoire de Pierre Æ, Riga, 1585.

BACON (Roger), célèbre moine anglais, surnommé le Docteur admirable, à cause de sa science prodigieuse, né en 1214 à Jchester dans le Somerset, mort vers 129$, entra dans l’ordre des Francis cains, après avoir étudié à Oxford et à Paris : se fixa à Oxford, et 8e livra avec ardeur à l’étude de toutes les sciences connues de son temps, surtout de la physique, et acquit bicntôt une instruction fort supérieure à son siccle. Ses ignorants confrères, jaloux de son mérite, et irrilés d’ailleurs contre lui, parce qu’il avait censuré les mœurs dissolues du clergé, l’accusèrent de sorcellerie, quoiqu il eùt écrit lui-mème contre la magie ; il fut condamné à la prison et passa dans les eachots la plus grande partie de sa longue vie, A l’avénement du pape Clément IV, qui l’avait en grande estime, il recouvra la liberté ; mais après la mort de ce pape éclairé, il fut en butte à de nouvelles persécutions, et fut enfermé à Paris, pensent dix ans, dans le couvent des Franciscains. | ne sortit de prison que peu d’années avant sa mort. On lui attribue l’invention de la poudre à canon, celle des verres grossissants, du télescope, de la pompe à air, et d’une substance combustible analogue au phosphore ; on trouve du moins dans ses écrits des passages où ces diverses inventions sont assez exactement décrites. Il proposa dès 1267 la réforme du calendrier. Son plus grand mérite est d’avoir renoncé à la méthode purement spéculative ct d’avoir conseillé et pratiqué lui-mème lexpérience, Cependant, il ne fut pas exempt des erreurs de son temps, et cerut à l’alchimie et à l’astrolosie. Roger Bacon a laissé des écrits sur presque toutes les parties de la science. Ses principaux ouvrases sont : l’Opus majus (publié par Samuel Jebb, Londres, 1732, in-fol.), qu’il adressa au pape ClémentIv, et où il s’était proposé de rassembler toute sa doctrine ; il en fit deux refontes successives sous les noms d’Opus minus el Opus tertium {ces deux ouvrages sont restés mauuserits) ; Epistola de secretis operibus naturæ et artis et de nullitate magiæ, Paris, 1542, in-4 ; De retardandis senectutis accidentibus, Oxford, 1590, et plusieurs traités d’alchimie dont le principal est Speculum alchimicum. Girard de Tournus à traduit en français l’Epistola de secrets, sous ce titre : De l’admirable pouvoir de l’art et de la nature, où est traité de la pierre philosophale, Paris, 1557, et Le Miroir d’Alchimie, Lyon, 1557. BACON (François), illustre philosophe anglais, né à Londres en 1561, était fils de Nicolas Bacon, garde des sceaux sous Elisabeth. Il se fit remarquer dès son enfance par la précocité de son génie, et conçut de honne heure le dessein de réformer les sciences : mais il fut longtemps détourné de ce projet par le soin de &a fortune, Dans sa jeunesse, il accompagna l’ambassadeur d’Angleterre en France à la cour de Henri UE Rappelé dans son pays par la mort de son père, il se fit recevoir avoeat, et se livra avec succès à l’étude de la jurisprudence. Préférant néanmoius la carrière des affaires publiques, il fit tous ses efforts pour obtenir quelque emploi important, ets’attacha duns ce but au comte d’Essex ; il se fit aussi nommer membre de la chambre des communes (1592). Cependant, il ne put réussir à s’avancer

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sous Élisabeth, quoiqu’il eût, pour 80 concilier la faveur de cette princesse, consenti à justifier la condamnation du malheureux Essex, qui avait été son protecteur ; il ne reçut d’elle que le titre honorifique de conseil ou avocat extraordinaire de Ja reine. Îl se consola de cet oubli par la culture des sciences el commença dès lors les travaux qui l’ont immortalisé. Après la mort d’Elisabeth, Jacques I, qui aimait les savants, éleva rapidement Bacon aux honneurs ; il fut successivement nommé solliciteur général (1607), puis attorney général (1613), membre du conseil privé (1616), garde des sceaux (1617), et enfin grand-chancelier (1618) : il fut en outre nommé baron de Vérulam et vicomte de Saint-Alban. Pendant son administration, il seconda puissamment les efforts du roi pour unir les royaumes d’Angleterre et d’Écosse, et fit d’utiles réformes. Mais il avait à peine exercé pendant deux ans les fonctions de grand-chancelier, qu’il fut accusé par lcs communes de s’être laissé corrompre, en acceptant de l’argent pour des concessions de places et de privilèges ; il fut en conséquence condamné par la cour des pairs à être emprisonné dans la tour de Londres, à payer une amende de 40,000 liv. sterling ; il fut en outre privé de toutes ses dignités, et exclu des fonctions publiques (1621). Par cette sentence sévère, le parlement ne voulait pas tant frapper Bacon, dont le crime était loin d’être aussi grand qu’on l’a fait, qu’attcindre le favori de Jacques, Buckingham, dont le faible chancelier était la créature, et dont il avait trop facilement approuvé les malversations (Voy. BUCKINGHAM). Au bout de peu de jours, le roi lui rendit la liberté, et lui fit remise de l’amende ; quelques années après, il le releva de toutes les incapacités prononcées contre lui 624). Cependant, Bacon resta depuis sa disrâce éloigné des affaires, et consacra les dernières années de sa vie à ses travaux philosophiques. Il mourut en 1626, à la suite d’expériences de physique qu’il avait faites avec trop d’ardeur. Bacon a laissé des écrits sur Ja jurisprudence, la politique, l’histoire, la morale, et sur ja philosophie. Ce sont surtout ces derniers qui l’ont rendu célèbre. Ïls sont tous compris dans un vaste ouvrage que l’auteur nomme Jnstauratio magna, el qui se compose de six parties : la revue des sciences, la méthode nouvelle, le recueil des faits el des observations, l’art d’appliquer la méthode aux faits recueillis, les résultats provisoires de la méthode, les résultats définitifs ou philosophie seconde. De ces six parties, trois seulement ont été exécutées : la re, dans le traité De diynitate et augmentis scientiarum {qui parut d’abord en anglais, 1605, puis en latin, 1623 ; la 2e, dans le Novum Organum (1620, lat), où l’auteur oppose une logique nouvelle à l’antique logique d’Aristote : la 3°, dans divers traités qui portent le titre d’Histoire naturelle, tels que le Sylva Sylvarum (1627, en anglais, posthume), l’Historia viuæ et mortis (1622), V’ Historia ventorum (1622), l’Historia densi et rari (1658, posthume). Il ne reste sur les autres parties que des ébauches incomplètes. L’idée fondamentale de tous les travaux philosophiques de Bacon est de faire, comme il le dit, une restauration des sciences, particulièrement des sciences naturelles, el de substituer aux vaines hypothèses et aux subtiles argumentations qui étaient alors en usage dans l’école, l’observation, les expériences, qui découvrent les faits, et une induclion légiline, qui découvre les lois de la nature, en se fondant sur le plus grand nombre possible de comparaisons et d’exclusions : il est le père de la philosophie expérimentale, Outre V’Instauratio, Bacon a écrit des Essais de morale et de politique qui jouissent d’une grande réputation pour le style et pour les pensées {publiés d’abord en anglais, 1597- 1623, puis en latin sous le titre de Sermones fideles, ‘1638, püsthume ; ; un petit trailé De sapientia veterum