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Page:Dictionnaire Bouillet 1842, tome 1.djvu/21

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ABBE

ABBACH, ville de Bavière (cercle de la Regen), à 8 kil. S. ©. de Ratisbonne : 540 hab. ; eaux thermales. L’empereur Henri 11 y naquit.

ABBADIE (Jacques), célèbre ministre et théologien protestant, né à Nay, dans le Béarn, en 1654, ou, selon d’autres, en 1658 : se fixa d’abord à Berlin, où il devint ministre de l’église réformée française ; puis en Angleterre, où il fut fort bien traité par le roi Guillaume ; il mourut à Londres en 1727. Il a fait plusieurs ouvrages théologiques, dont les plus connus sont le Traité de la Religion chrétienne (2 vol. in-8, Rotterdam, 1684 et 1688), qui eut un très grand succès, et l’Ari de se connaître soi-même, 1 vol. in-8, Rott., 1692.

ABBAS, oncle de Mahomet, s opposa d’abord, les armes à la main, aux entreprises de son neveu ; mais ayant été vaincu, if se soumit, reconnut Mahomet

ur prophète et lui rendit les plus grands services. oourut en 652, très vénéré des musulmans. Un de ses descendants fut chef de la dynastie des Ahbassides.

AB&AS !, dit Abbas-le-Grand, 7° schâh ou souverain de la Perse, monta sur le trône en 1590, après en avoir renversé son père et avoir tué ses deux frères. 11 agrandit son empire, dont il transporta la capitale à Ispahan, et mourut en 1628, couvert de gloire. Il avait souillé sa vie par d’horribles cruautés.

ABBAS 11, petit-fils du précédent, succéda en 1642 à son père Séfv, n’étant encore âgé que de 13 ans, et mourut en 1666, à 36 ans. 11 conquit le Candahar et eut un règne heureux. Il aimait les arts et accueillait les étrangers. Chardin et Tavernier se louent de son affabilité.

ABBAS fit, fils du malheureux Thamas, n’avait que 8 mois quand Thamas Kouli-Kan déposa son père et le mit sur le trône pour régner lui-même en son nom, 1781. Ïl ne vécut que 4 ans.

ABBAS (ABOUL). Va. ABOUL-ABBAS.

ABBASSIDES, dynastie de califes musulmans qui remplaça la dynastie des Ommiades, descendait de la famille du prophète par Abbas, oncle de Mahomet, et eut pour chef un arrière-pelit-fils de cet Ahbas, nommé Aboak-Abbas-al-Saffah, qui montasur le trône l’an 550 de J.-C., l’an 128 de l’hégire. On compte 27 califes de cette famille, qui régnèrent depuis l’an 750 jusqu’à l’an 1258, époque à laquelle Houlagou, petit-fils de Gengis-Kan, sempara de Bagdad. {Voy. CALIFES.) Les Abbassides ne furent plus califes que de nom depuis qu’un d’eux, Al-Rhadi Billah, eut créé, vers 940, la dignité d’émir-at-omrah (chef des chefs, ceux qui en furent investis s’étant bientôt emparés de tout le pouvoir,

ABBAYE, monastère. Voy. ABBÉ.

ABBAYE (prison de |’}, prison militaire, située près de l’ancienne abhaye de Saint-Germain-d , à Paris. Pendant kh révolution, on y renferma une foule de personnes de toute condition, nccustes d’opposition au ime républicain. Le 2 et le 3 septembre 1792, forcenés, conduits par Maillard dit Tappe-dur, y massacrèrent 164 prisonniers, dont 18 prètres. Parmi les victimes se trouvaient le comte Montmorin de Saint-Hérem, l’abbé Lenfant, Cazotte et Sorbreuïl. L’Abbaye est encore aujourd’hui une prison militaire.

ABBE, duevrien abbas , qui vient lui-même de l’hébreu @b, père, nom que porte le supérieur d’un monastère ou le chef d’un ordre monastique. On distinguait des abbés réguliers et des abbés commendatuires : les premiers exerçaient à la fois le pouvoir spirituel et le pouvoir temporel ; les autres n’étaient que des laïques qui jouissaient d’une partie des revenus et

qui abandonnaient k puissance spirituelle aux mains d’un délégué appelé prieur claustral, Ces abbés commendataires apparaissent dès la seconde race, où ils sont désignés sous le nom latin d’abbacomites. Lex moines, en donnant cetitre d’abhé à un scigneur puissant, sc mettaient par-là sous sa protection ; c’est à ce

nr

ABDA

titre que plusieurs rois de France et des princes du sang, Hugues Capet. Philippe 1, Louis VI, les duc d’Anjou, etc., portèrent le titre d’abbé. Ces sortes d’abbés ont aussi donné naissance aux abbés de cour du dernier siècle : c’étaient des cadets de familles nobles qui prenaient le titre d’abbés, en expectative d’une abbaye qu’ils ne possédaient pas encore. Le titre d’abbé a fini par s’appliquer indifféremment à tout homme revêtu d’un caractère ecclésiastique.

ABBEVILLE, Abbatis villa, jadis capit. du comté de Ponthieu, en Picardie, auj. ch.-l. d’arrond. (Somme), sur la Somme, à 43 kil. N. O0. d’Amiens, à 158 kil. de Paris (112 par h route d’Amiens) ; 19,000 hab. Place forte : port où peuvent entrer les navires de 100 à 150 tonneaux. Trib. de 1r° inst. et de comm. ; collée communal ; belle église gothique dite de Saint-Wulfran ; hosp. d’enfants trouvés : casernes ; haras royal. Industrie variée : flatures ; fabr. de tapis, de savons ; 2 manufact. royales, l’une de draps fins, fondée en 1665, l’autre de velours d’Utrecht ; 12 marchés francs établis par Louis XIII, et foire de 20 juurs (22 juillet). Patrie des géographes Briet, Duval, Nic. Sanson ; de J. Alegrin, de Hecquet.— L’arr. d’Abbeville a 11 cantons : Abbeville, quicompte pour 2, Ailly-Haut-Clocher, Ault, Crécy, Gamaches, Hallencourt, Moyenneville, Nouvion, Rue, Saint-Valery ; 118 communes, et 133,300 hab.

ABBON , en latin Abbo Cernuus, moine de l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés, mort vers 923, a laissé plusieurs écrits dont le principal est un poëme latin en 3 livres, sur le siége de Paris par les Normands en 886, siége auquel il avait assisté. Ge poëme a été publié pour la premiere fois en 1588, par P. Pithou, dans son recueil des chroniqueurs. I] a été traduit dans la collection des Mémoires sar l’histoire de France de M. Guizot, et plus récemment par M. Taranne, 1835, in-8.

ABBON, Abbo Floriacensis, abbé de Fleury, mort en 1004, joua un rôle assez important sous Île roi Robert. Ila laissé quelques écrits, entre autres un Abrégé de la vie de 91 papes (Mayence, 1602,

in4).

ABBOT (George), archevèque de Cantorbéry, né en 1562 à Guildford, mort en 1633. Il était fils d’un tisserand et s’éleva par son mérite aux premières dignités de l’église. Jacques F avait en lui la plus grande confiance ; il l’employa à traduire en anglais le Nouveau Testament el à unir les églises d’Angleterre et d’Ecosse. Il fut diagracié à la fin de sa vie pour avoir courageusement résisté à des ordres injustes du roi. C’était un zélé puritain. Îl a laissé plusieurs écrits, dont le plus intéressant aujourd’hui estune Histoire des massacres de la Valteline.

ABBOTSFORD, château d’Écosse, résidence favorite de Waiïter Scott, sur la rive droite de la Tweed, à 1 kil. de son confluent avec l’Estrick. Site pittoresque. Le château est remarquable par la bizarrerie de son architecture qui offre de genres confondus.

ABBOTS-LANGLEY, vill. d’Angleterre (Hertford), à 30 kil. N. de Londres ; 1,700 hab. Il avait été donné par le roi Jean à J’abbaye de Suint-Alban, et fut la patrie du pape Adrien 1Ÿ (Nic. Brakespeare).

ABBT (Thomas), écrivain allemand, né à Ulm en 17 :38, mort en 1766, à l’âge de 28 ans, occupa d’abord une chaire de philosophie à Francfort-surl’Oder, puis une chaire de nuthématiques à Rinteln en Westphalie. Ï composa un grand nombre d’ouvrages, dont les plus estimés sont : De la Mort pour la patrie ; Du dlérite (souvent réimprimé). Il traduisit en allemand la Conspiration de Catilina de Salluste, et en français, les Rerherches sur les sentiments moraux de Moses Mendelsohn. Ses œuvres complètes ont été imprimées à Berlin, en 1790, 6 vol. in-8°. Le traité Du Mérite a été traduit en français par J.-B. Dubois, Berlin, 1780, in-8.

ABDALLAIL, oùre de Mahounet, né à la Mecque,

I.