Aller au contenu

Page:Dictionnaire Bouillet 1842, tome 1.djvu/317

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

CAMP

— 299 —

CAMP

désespoir, il se fil soldat et alla combattre en Afri- | 1822, un traité de l’Éducation des femmes , 1823,

que : il perdit un œil d’un coup de feu devant Ceuta. Ne recevant aucune récompense et aucun encouragement dans sa patrie, il partit en 1553 pour les Indes, resta quelque temps à Goa, puis fut exilé à Macao pour avoircensuréle vice-roi dans une satire. Dans cet exil, il composa le poëme qui l’a immortalisé, la Lusiade (os Lusiadas), où il chante la glnire des Portugais (en latin Lusitani), les exploits et les découvertes de Vaso de Gama. Au bout de cinq ans, il fut rappelé de son exil : asailli par une tempète, il fit naufrage sur les côtes de la Cochinchine en retournant à Goa. On dit qu’il se sauva à la nage, tenant dans sa main hors de l’eau le manuscrit de son poëine. Se voyant en butte à de nouvelles persécutions, il quitta l’Asie et revint à Lisbonne en 1569. I publia son poëme ; mais il n’obtint aucune des faveurs qu’il devait espérer, et languit dans la misère ; on croit même qu’il mourut à l’hôpital, à l’âge de 62 ans. Outre la Lusiade, le Camoëns a composé des odes, des élégies, des sonnets, des satires et quelques tragédies. L’édition la plus estimée de la Lusiade est celle qu’a publiée José-Maria de Souza Bothello, Paris, 1807, chez Didot. Ce poëme a été plusieurs fois traduit. La traduction la plus récente est celle de M. Millié, Paris, 1825, 2 vol. in-8.

CAMP DE CYRUS, lieu remarquable de la Cappure sur les confins de la Cilicie, au S. E. de

ana. Cyrus-le-Jeune y campa en 401 av. J.C-. Alexandre y passa aussi.

CAMP DE JALLEZ, confédération armée de nohles, qui se forma danslaVendéeen 1790 pour exciter les departements de l’Ouest de la France à Ia révolte contre le gouvernement constitutionnel du roi et les déerets de l’Assemblée constituante ; ectte levée de boucliers ne dura qu’un instant, et les confédérés se séparèrent sans avoir agi. Foy. JALLEZ.

CAMP DU DRAP-D’OR. Voy. CHAMP DU DRAP-D’OR.

CAMPAGNA, ville du roy. dle Naples (Princi-

anté Citérieure), à 31 kil. E. de Salerne ; 6,750 ab. Evôché.

CAMPAGNAC, ch.-l. de cant. (Aveyron), à 42 kil. E. de Rhodez ; 1,500 hab.

CAMPAGNE, ch.-l, de cant. (Pas-de-Calais), à 10 kil. S. E. de Montreuil : 1,150 hab.

CAMPAGNE DE ROME, contrée de l’Italie qui correpond à l’ancien Latium et à une partie de l’Etrurie, est située presque tout entitre au S. du Tibre, entre la mer et les Apennins. Elle fait aujourd’hui partie des Etats du pape et forme la délégation de Frosinone et la comarque de Rome. Sous l’empire français elle formait une grande partie du dép. de Rome. Cette contrée, jadis ei peuplée et si florissante, est auj. mal cultivée et presque déserte, à cause du mauvais air qui y règne et qui engendre des flèvres mortelles et des maladies endémiques. Elle n’est guère habitée que par des pâtres misérahles qui y font paitre des truu-

ux de bufiles. Le long de la mer s’étendent les arais Pontins.

CAMPAN, ch.-l. de cant. (H.-Pyrénées), à 7 kil. S. E. de Bagnères, sur l’Adour ; 4,248 hab. Vallée trés belle. Marbres. Cristal de roche.

——— — CAMPAN (madame), demoiselle Henriette GENET,

née à Paris en 1752, morte en 1822, fut d’abord lectrice des tantes de Louis XVI, puis fut attachée à la personne de la reine Marie-Antoinette, et lui donna dans son malheur des preuves de dévouement. Après la révolution elle se livra avec beaucoup de succès à l’éducation des demoiselles, et se fit remarquer du premier consul, Bonaparte, qui, parvenu à l’empire, la plaça à la tête de la maison d’Ecouen, où étaient élevées les filles des ofliciers de la Légiond’Honneur. Elle perdit cette place à la Restauration. On a d’elle des Mémoires sur Marie-Antoinette,

et quelques autres petits ouvrages.

CAMPANELLA (Thomas), philosophe, né à Stillo en Calabre, en 1568, entra de bonne heure dans l’ordre des Dominieains, se fit remarquer par sa science précoce et attaqua la scolastique. La hardiesse de ses opinions lui fl beaucoup d’ennemis : il fut accusé d’avoir conspiré contre les Espagnols qui étaient alors maîtres de sa patrie, se vit condamné à une détention perpétuelle (1599), et ne put sortir de prison qu’au bout de 27 ans, après avoir subi plusieur fois la torture. Il se réfugia en France, où

ichelieu Jui accorda une pension. Il mourut à Paris en 1639. Campanella avait conçu, vers le même temps que Bacon, le projet de réformer la philosophie ; mais, trop faible pour une si vaste entreprise, il ne fil que substituer un nouveau système aux systèmes déja connus. 11 fondait tout sur la connaissance, sur la sensation, et regardait toutes les parties du monde comme douées de sentiment. Ses principaux ouvrages sont Philosophia sensibus demonstrata, Naples, 1591 ; il y défend les dogmes de Télésio ; Prodromus philosophiæ instaurandæ, 1617 : Realis Philosophia {comprenant la physique, la morale, l’économie et la politique) ; Philosophia ratio nalis (comprenant la grammaire, ia dialectique, la rhétorique, la ie, l’histoire) : Universalis Philo sophia, traité de métaphysique : Atheismus triumphatus, où il combat assez faiblement l’athéisme ; Civitas solis, sorte d’utopie dans le genre de la République de Platon, qui forme l’appendice de sa Realis Philosophia. Ï a aussi écrit sur la magie, l’astrologie ; il accordait beaucoup de crédit à ces fausses sciences.

CAMPANHA ou PRINCEZA-DA-BEIRA, petite ville du Brésil (Minas-Geraës), sur le Palmello, à 240 kil. S. O. de Villa-Rica : 2,000 hab. Importante par ses fabriques de tissus de laine et ses riches &avages d’or.

CAMPANIE, Campania, auj. Terre de Labour, prov. de l’ancienne Italie, sur la mer Inférieure, s’étendait du Liris au Silare, entre le Latium et la Lucanie, et confinait du côté de l’E. au Samnium. Villes principales : Capoue, Baics, Nole, Sora, Calatie, Neapolis, Veseris, Picentie, Saticule. Pays de plaines (campi) ; 80l fertile : beaucoup de jardins et lieux de plaisance au temps des Romains.— La Campanie appartint d’abord aux Opiques, peuple de race sicule ou pélasgique ; les Etrusques les chassèrent vers 600 avant J.-C., et fondèrent une confédération de 12 cités dont Vulturne {depuis Capoue) fut la plus remarquable : ceux-ci furent conquis à leur tour par des Samnites qui prirent le nom de Campaniens (420), et qui formérent un état ou une ligue indépendante du Samnium ; enfin les Romains se rendirent maîtres du pays de 343 à 314 av. J.-C.

CAMPASPE, maîtresse d’Alexandre. Voy. APELLES.

CAMPBELL (Jean), écrivain écossais. né à Edimbourg en 1708, mort en 1775, s’élablit de bonne heure à Londres et y publia un grand nombre d’écrits historiques qui eurent du succès. Les principaux sont : Histoire militaire du prince Eugène et de Marlborough, 1136 ; Vies des amiraux anglais, 1742-44 ; Tableau politique de la Grande-Bretagne, 1744. Il eut aussi une grande part à l’Histoire universelle, publiée à Londres en 60 vol. : à la Biographia Britannica, 1745 et années suivantes, et édita plusieurs voyages, entre autres ceux d’Ed. Browne, 1139. Son dernier ouvrage est : Hermippus redivivus, où il traite de l’art de prolonger la vie. Il occupa depuis 1765 Ja place d’agent du roi pour la Géorgie (Amérique).

CAMPBELL (le docteur Gcorge), né à Aberdeen en 1719, mort en 1796, fut professeur de théologie à Aberdeen, puis principal du collége Mareschal dans la même ville. On a de lui la Philosophie de la rhé-