Page:Dictionnaire analytique d’économie politique.djvu/142

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Sans contredit, le capital employé à la culture d’une mauvaise terre met en mouvement une plus grande quantité de travail productif, et même élève davantage la valeur du produit annuel de la terre et du travail que le même capital employé à la culture d’une bonne terre ; il faut, en effet, plus d’engrais pour la féconder, plus de travaux pour l’améliorer, plus d’ouvriers pour la cultiver. Il y a donc une plus grande quantité de travail productif mise en mouvement. L’emploi du capital élève même la valeur du produit annuel de la terre et du travail beaucoup au delà de l’emploi du même capital sur une bonne terre, si, comme l’avance un écrivain récent, la valeur des produits agricoles d’un pays est toujours déterminée par les frais que coûte la production des mauvaises terres ; assertion que je suis loin de partager, comme on le verra au mot valeur ; mais qui du moins suffit à la démonstration qui m’occupe.

Et cependant si le capital d’un pays était employé tout entier à la culture des mauvaises terres, qui doute que le pays ne fût réduit à la plus grande pauvreté ? Son capital mettrait pourtant en mouvement une grande quantité de travail productif, il nourrirait une population nombreuse, et élèverait par conséquent la valeur du produit annuel de la terre et du travail ; mais dans tout cela on chercherait vainement les produits du capital, ils seraient en grande partie dévorés par les frais du travail.