Page:Dictionnaire analytique d’économie politique.djvu/204

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de la vie, des lumières, des instructions, des jouissances intellectuelles et des consolations dans, les accidens et les calamités inséparables de la nature humaine.

Sans doute ces jouissances sont accompagnées de beaucoup de vices, et, sous ce rapport, on peut en faire une juste critique. Mais si l’on pouvait détruire ces vices en supprimant les jouissances qui les engendrent, je ne sais si l’on y gagnerait beaucoup. Quand les producteurs seraient les seuls consommateurs de leurs productions, ils auraient aussi leur luxe non moins fécond en vices, et plus déplorables encore que ceux de la civilisation. Le luxe de la féodalité ne fut pas exempt de vices, quoique les produits du travail fussent consommés, sinon par les producteurs, du moins par leurs maîtres ; et si l’on comparait les vices de cette époque à ceux de la nôtre, je ne crois pas qu’on reconnût moins de vices à la féodalité qu’à la civilisation actuelle.

Ainsi point de motif moral ou économique pour préférer la consommation des producteurs à celle des services, quand, je le répète, ces services sont acceptés librement et volontairement.

Mais il faut convenir que la plus grande partie des services payés par les producteurs leur sont imposés par le pouvoir, et qu’alors toutes les craintes élevées sur les consommations des ser-