Page:Dictionnaire analytique d’économie politique.djvu/205

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vices ne sont pas entièrement dénués de fondement.

À l’époque actuelle, les consommations prélevées sur la production dépassent en temps de paix le sixième de la production totale, ou le tiers du produit net ; en temps de guerre, elles s’élèvent au quart du produit total et à la moitié du produit brut, de sorte qu’on peut partager les inquiétudes des écrivains sur l’excès de ces consommations forcées et sur le danger qu’elles n’épuisent les facultés des producteurs. Ces sollicitudes sont dignes des amis de la prospérité des peuples, de l’aisance et du bien-être des classes industrieuses et laborieuses.

Il n’est cependant pas inutile de faire remarquer que lorsque les consommations du service public sont habilement prélevées sur la production, loin de l’épuiser, malgré leur étendue en temps de paix et leur énormité en temps de guerre, elles provoquent de tels efforts dans les producteurs, qu’on serait porté a croire que, loin de nuire à la production, elles la portent au plus haut degré auquel elle puisse parvenir, et donnent un plus grand essor à la richesse nationale.

Ne serait-on pas excusable de porter un jugement aussi étrange lorsqu’on sait, lorsqu’il est constant que, pendant les cinq dernières années de la dernière guerre, les consommations du service public s’élevèrent, en Angleterre, à la