Page:Dictionnaire analytique d’économie politique.djvu/22

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
xii
PRÉFACE.

père dans l’ignorance et les ténèbres, et que les mesures qui l’altèrent et souvent la compromettent seraient moins fâcheuses si l’on ignorait l’étendue des dommages qu’elles lui font éprouver ?

Si telle est la pensée du pouvoir, qu’il connait mal sa situation et les intérêts de sa puissance, de sa considération et de sa gloire !

Quelle que soit la nature du pouvoir, il ne peut désormais se passer d’un immense revenu, ni le prendre que sur le revenu du peuple, qui lui-même ne peut produire un revenu proportionné à ses besoins et à ceux du pouvoir que par le meilleur emploi de son travail et de ses économies ; comment-donc la science, qui ne s’occupe qu’à rendre ces emplois plus productifs, serait-elle hostile au pouvoir ? elle est au contraire son auxiliaire le plus utile et le plus puissant. Tant que le pouvoir ne pourra pas se passer de la richesse, ou plutôt tant que la richesse sera la mesure de la puissance, la science, qui se consacre à la production de la richesse, est la science du pouvoir, et s’il n’encourage pas ses progrès et l’abandonne