Page:Dictionnaire analytique d’économie politique.djvu/229

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ou prochains. Combien donc on s’est abusé et l’on s’abuse encore lorsqu’on ne voit dans le crédit que le mouvement de valeurs fictives sans réalités, et à qui il est inutile d’en chercher ou d’en donner ! C’est ce qu’on a vu dans les emprunts pour des entreprises hasardées ou mensongères, telles que celles du Mississipi et de la mer du Sud, telles que tous les remboursemens en papier-monnaie, qui ne font que surcharger le marché, dénaturer la valeur des choses, détruire les rapports de toutes les propriétés, de tous les travaux et de tous les salaires, et qui transforment toutes les opérations intéressées en une banque de jeu d’où sortent de bons et de mauvais lots. (Voyez Banqueroutes.)

Concluons donc que le crédit ne peut s’étendre au delà des objets de consommation actuellement existans, et qu’on ne peut en rembourser la valeur qu’autant qu’on peut la réaliser à volonté en objets de consommation. Tout crédit qui, dans l’emprunt ou le remboursement, ne remplit pas cette condition, est une véritable déception qui porte le désordre dans l’économie sociale et l’expose à des calamités d’autant plus fâcheuses, qu’on n’aperçoit l’étendue du mal que quand il n’est plus possible d’y remédier.

Ces résultats reçoivent une nouvelle démonstration de la considération de chaque branche du crédit.

Il y a trois sortes de crédit :