Page:Dictionnaire analytique d’économie politique.djvu/250

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capitaux qui produisaient un revenu ! Non, ce sont, comme on l’a vu, des économies volontaires ou forcées qui, sans cette consommation, n’auraient pas eu lieu, ou qui, si elles avaient été faites, n’auraient pas eu d’emploi, et par conséquent auraient été sans profit pour l’état et même pour celui qui les aurait faites. (Voyez Économie.)

Ce qui distingue les économies des capitaux, c’est que les économies cherchent un emploi, et que les capitaux en ont un certain et assuré.

Or il est naturel de croire que le gouvernement consomme des économies sans emploi plutôt qu’un capital employé, et ce qui le prouve sans réplique, c’est que si le gouvernement consommait le capital employé, les travaux alimentés par cet emploi cesseraient à chaque emprunt ; les produits diminueraient, la richesse décroîtrait, et le pays marcherait à une ruine rapide et inévitable. Si l’Angleterre avait consommé 14 à 15 milliards de capitaux employés ; depuis long-temps elle serait sans capital, sans travail, sans industrie, sans commerce ; depuis long-temps elle n’existerait plus. L’absurdité de cette conséquence suffit pour démontrer l’absurdité de l’assertion dont elle dérive. On peut donc conclure avec certitude que la dette publique des états modernes n’a point consommé des capitaux qui produisaient un revenu.

Qu’a donc consommé la dette publique ? Pas autre chose que des économies sans emploi, auxquelles