Page:Dictionnaire analytique d’économie politique.djvu/272

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FAMINE. — Quand on examine avec attention l’histoire des famines qui ont affligé diverses parties de l’Europe dans le cours de plusieurs siècles, histoire dont toutes les particularités sont bien connues, on voit clairement qu’aucune de ces famines n’a été le résultat des combinaisons du commerce des grains, et que toutes doivent être attribuées à leur disette, produite tantôt par les dévastations de la guerre, tantôt, et dans le plus grand nombre de cas, par l’intempérie des saisons. Comment ce fait n’a-t-il pas été remarque ? et s’il l’a été, comment n’a-t-il pas éclairé le pouvoir sur les mesures convenables dans des circonstances si déplorables ? Comment ne s’est-il pas aperçu que celles qu’il adoptait, non-seulement ne pouvaient produire aucun bien, mais devaient aggraver le mal auquel il devait remédier ?

Si, en effet la famine ou la cherté des grains résulte, comme l’histoire le prouve, des mauvaises récoltes, il n’y a que deux moyens d’atténuer les calamités qu’un pays doit en ressentir :

L’une est de favoriser l’importation des grains, et l’autre de réduire la consommation à l’état de l’approvisionnement.

C’est là tout ce qu’on peut faire. Toute autre mesure est fausse et illusoire. Il ne faut pas même fonder de grandes espérances sur celles qui méritent la préférence ; mais il faut bien s’en contenter puisqu’il n’y en a pas de meilleures.