Page:Dictionnaire analytique d’économie politique.djvu/273

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L’importation n’offre que des ressources très-bornées. L’Angleterre, avec les plus grands moyens qui existent en ce genre, n’a, pendant les plus grandes disettes, pu importer au delà de 600,000 quarters de grains, environ 1700,000 hectolitres, ce qui ne donne pas le 18e de la consommation ordinaire de sa population, et ne fournirait pas le 60e de celle de la population de la France. On ne peut donc se flatter raisonnablement de suppléer par l’importation à l’insuffisance des récoltes indigènes, ni d’échapper par leurs secours aux souffrances de la famine, ou aux misères de la cherté des grains. Il ne faut pas cependant la négliger, mais il ne faut pas ignorer qu’elle ne produira aucun résultat sensible et efficace.

La réduction de la consommation dans la proportion de l’approvisionnement offre les seuls avantages qu’on puisse se promettre dans une situation aussi difficile. La disette occasionée par l’intempérie des saisons, n’est jamais assez grande pour produire la famine. Quand les mauvaises récoltes sont consommées avec économie et frugalité, elles suffisent pour faire subsister pendant une année le même nombre de personnes qui, dans les années ordinaires, vivent dans l’abondance. Toute la difficulté consiste à distribuer, le plus également possible, l’approvisionnement existant sur la durée du temps qu’on a à parcourir, difficulté qui, au premier aspect, parait in-