Page:Dictionnaire analytique d’économie politique.djvu/280

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travail qui est au moins la moitié de la production totale, ci 3,500,000,000.

Si, comme cela est possible, et même très-vraisemblable, le salaire n’est que ce qui est strictement nécessaire aux besoins de l’ouvrier et à ceux de sa famille, qui doivent le remplacer quand il ne pourra plus travailler ou quand il ne sera plus, il est évident que le salaire absorbe la moitié de la production, la détruit et la réduit au même état que si elle n’avait pas existé. La portion de la production prélevée pour le salaire a si peu le caractère de richesse, qu’il est du quoiqu’il n’ait rien produit, qu’il est le même, soit que la production soit faible ou considérable, et qu’il n’ajoute rien, ni à sa quotité ni à sa valeur. Avant sa consommation le salaire n’offre ni disponibilité, ni surplus ; après la consommation il ne laisse aucune trace, de son existence ; comment donc pourrait-il faire partie de la richesse.

Serait-ce parce qu’il entretient les nombreuses classes laborieuses qui font une partie si considérable et si intéressante de la population ?

Mais ces classes réduites au strict besoin n’ont point de surplus, et par conséquent ne contribuent point à la richesse.

D’ailleurs, inséparables du travail auquel elles se consacrent, elles n’ajoutent rien à la force et à la puissance du pays.

Il est donc rigoureusement vrai que le salaire et le salarié, quelque précieux qu’ils soient pour la