de la propriété privée, qu’il est de son devoir non- seulement de respecter, mais encore de protéger et de faire respecter ?
Cette loi va plus loin, elle pervertit ce contrat et lui donne une fixité qu’il n’a ni ne peut avoir » Elle fixe le taux de l’intérêt du prêt à perpétuité ; comme si les profits sur lesquels cet intérêt est pris étaient fixes et invariables, les mêmes dans tous les cas et hors de l’atteinte du temps et des circonstances ; comme si le taux de l’intérêt du prêt n’était pas subordonné à l’abondance ou à la rareté du capital à prêter ; comme si l’on pouvait connaître l’une ou l’autre autrement que par la comparaison de l’offre et de la demande ; comme si cette comparaison pouvait s’effectuer ailleurs que dans le marché.
Aussi ces lois, comme toutes celles qui sont contraires à la nature des choses, sont-elles éludées ou imparfaitemement exécutées, et ne donnent au peuple que le spectacle du scandale, quand elles ne sont pas exécutées, ou d’une sécurité inutile, quand elles le sont.
Il faut cependant avouer que si les réflexions que suggère la théorie du prêt à intérêt sont d’une évidence irrésistible l’expérience ne les a point confirmées. Il est certain que partout où le prêt à intérêt a été abandonné au libre arbitre du préteur et de l’emprunteur, il n’a servi qu’à la cupidité des uns et a opéré la ruine des autres. Il n’y a pas dans ce contrat l’équilibre des facultés