Page:Dictionnaire analytique d’économie politique.djvu/323

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de nouveaux ateliers aux ouvriers sans travail ?

Eh bien, dans cette hypothèse même, il faudrait distribuer gratuitement aux ouvriers sans travail, les produits du travail des machines, car c’est le seul emploi qu’on en pourrait faire, et dans ce cas tout ce qui en résulterait, c’est que les ouvriers sans travail reflueraient dans les autres branches du travail, que les classes laborieuses travailleraient moins et auraient plus de temps pour s’instruire et se rendre capables de participer aux bienfaits de l’existence sociale.

Je dois cependant convenir que si on ne trouvait pas à employer les ouvriers laissés sans travail par les machines, on ne leur accorderait que le salaire le plus faible que l’humanité puisse offrir à la sympathie de la souffrance et du besoin. Cette classe vivrait ; mais ne se reproduirait pas, et, dans un temps donné, elle cesserait d’exister ; qu’arriverait-il alors ?

L’état s’affaiblirait-il en se dépeuplant ? rien de semblable n’aurait lieu, puisque le pays conserverait les mêmes produits. Comme l’a fort bien observé M. Malthus, la propagation de l’espèce humaine ne finit, ne s’arrête qu’avec la production qui doit la faire subsister ; et tant qu’il y a des moyens de subsistance, il naît des hommes pour les consommer. Tout ce qui résulterait de la disparition des classes qui vivaient des salaires de leur travail, c’est que les produits qu’elles consommaient le seraient par les classes qui vivent des