Page:Dictionnaire analytique d’économie politique.djvu/322

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part qu’elles ont, et doivent avoir à la prospérité publique et aux progrès de la richesse particulière et générale.

On a cependant mis en question leur utilité absolue, et on ne leur accorde qu’une utilité relative et subordonnée au seul cas où le travail de l’homme ne suffit pas aux besoins de la consommation. On croit que le travail des machines, qui rend inutile le travail des ouvriers, est inutile et plus nuisible que profitable.

Cette objection est très-spécieuse, et a fait illusion à des écrivains célèbres en économie politique, elle ne peut cependant résister aux plus simples réflexions.

Quoique le travail des machines rende inutile le travail de l’homme, il ne diminue pas les produits de ce travail ; il les augmente au contraire, et par conséquent, on a, après l’établissement des machines, les mêmes, et de plus grands moyens de travail qu’auparavant. La population laborieuse ne peut donc pas souffrir du travail des machines ; elle doit au contraire y trouver un grand avantage, puisqu’on a un plus grand besoin de son travail et de plus grands moyens de le payer, et l’on peut d’autant moins se passer de son travail, qu’il est le seul et l’unique moyen de tirer parti des produits du travail des machines.

Supposera-t-on qu’on ne pourra pas en faire un emploi actuel, et qu’un intervalle plus ou rupins long s’écoulera avant qu’on puisse ouvrir