Page:Dictionnaire analytique d’économie politique.djvu/351

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

De sorte que la navigation des anciens peuples donne l’explication la plus satisfaisante de leur situation économique, politique et sociale. Partout où l’on trouve quelques pas vers l’amélioration et le perfectionnement de la condition des hommes et des peuples, on reconnaît que la navigation y a eu la plus grande part, si on ne peut pas lui en attribuer tout l’honneur et toute la gloire.

L’histoire des peuples modernes est à cet égard parfaitement semblable à celle des peuples de l’antiquité. Les mêmes causes ont partout produit les mêmes effets, et l’on ne peut, sans résister à l’évidence, refuser à la navigation tous les prodiges de la richesse moderne. On la voit successivement s’étendre de la Méditerranée à l’océan Atlantique, aux mers des Indes, à celles du nord et du sud des Amériques, à la Baltique ; et partout où elle a pénétré, elle a fécondé ou développé tous les germes de prospérité, de richesse et de puissance.

N’est-il donc pas étrange que ce grand instrument de la richesse destiné par la nature à enrichir tous les peuples ; que tous avaient le même intérêt de mettre en activité, parce que tous devaient en tirer le même profit ; et ce qui est encore plus, remarquable, qu’aucun ne pouvait négliger sans que tous n’en éprouvassent de plus ou moins grandes privations, ait été pour ainsi dire, envahi par l’Angleterre, et soit resté long-