Page:Dictionnaire analytique d’économie politique.djvu/362

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À la consommation, parce que le consommateur porté par le désir des jouissances à se priver de la monnaie qu’il affectionne, a la certitude de la recouvrer par plus de travail, d’habileté et de soin dans ses affaires.

Il n’en est pas ainsi du papier-monnaie, quand il remplace la monnaie dans les échanges. Comme il n’a par lui-même aucun attrait, qu’on ne le prend que par nécessité, et qu’on s’en défait aussitôt qu’on le peut, les échanges n’ont d’autre mobile que les besoins réciproques des échangistes. Tous gardent leurs produits autant qu’ils le peuvent, parce qu’ils les préfèrent au papier-monnaie qu’on leur donnerait en échange, et ils ne s’en défont que lorsqu’ils sont assurés de l’emploi du papier-monnaie.

D’où il résulte évidemment que les échanges n’ont de stimulant que la nécessité, font languir la production et la découragent.

Sans doute le peu de prix qu’on met au papier-monnaie est favorable à la consommation, et c’est en effet ce qu’on a remarqué par tout où l’on a introduit le papier-monnaie ; mais on s’est évidemment mépris lorsqu’on a cru que cette consommation éphémère devait mériter quelque considération au papier-monnaie. Toute consolation n’opère pas nécessairement la reproduction des produits consommés ; elle n’a cet effet qu’autant que le consommateur offre au producteur un équivalent de ses produits, dont il est content