Page:Dictionnaire analytique d’économie politique.djvu/369

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temporaire ; là, par conséquent, il n’y a point de perturbation ; il y a, au contraire, maintien de l’ordre et conservation de l’économie publique. Ainsi, la maladie de l’ouvrier et de sa famille, l’incendie de son habitation, la destruction de ses outils et de ses instrumens de travail, l’oppression du pouvoir, et une foule de cas semblables qu’il est impossible et inutile d’énumérer, sont autant d’occasions qui appellent les secours de la charité et légitiment ses dispositions bienfaisantes.

Mais ici s’élève une question du plus haut intérêt, et digne de fixer l’attention des amis de l’humanité.

Quel est le meilleur mode de distribution des secours que la charité peut consacrer au soulagement des souffrances temporaires ? Cette question est d’une haute importance.

Et d’abord il me semble que le concours de la charité sociale, de la charité religieuse et de la charité particulière, a le grave inconvénient de favoriser la confusion, le désordre et les abus de tout genre ; on peut donner trop et pas assez, faire dépendre les secours, non des besoins mais de l’intrigue, et fomenter les vices au lieu de soulager la misère.

D’un autre côté, la charité sociale ne répand ses bienfaits que par des établissemens publics nécessairement très-dispendieux, et cependant peu propres à remplir leur but. Les préposés de