Page:Dictionnaire analytique d’économie politique.djvu/384

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

il est impossible de mesurer par la pensée la grandeur et les prodiges.

Serait-ce donc être moins sage et moins prudent si l’on balançait encore par des primes les risques d’un commerce irrégulier avec l’étranger, et-si, par leur secours, on parvenait à le régulariser.

Ce problème s’est élevé à l’occasion de la prime accordée par le gouvernement anglais pour encourager l’exportation de ses grains. Pendant un long espace de temps, des discussions très-étendues se sont élevées sur ce sujet ; les meilleurs ouvrages d’économie politique de l’Angleterre y ont pris part, et même depuis que la prime a été supprimée, l’on n’est pas encore d’accord sur sa solution. Les résultats de cette prime auraient dû cependant la réconcilier avec ses détracteurs. Il est prouvé en effet, par des faits authentiques et irrécusables, que, depuis l’établissement de la prime jusqu’à sa suppression, la valeur des blés exportés surpassa la valeur des blés importés d’une somme excédant le montant de la prime ; d’où il résulte que, pendant la durée de la prime, l’Angleterre assura aux produits de son agriculture un débouché qui en favorisa la production ; que ses profits sur cette exportation couvrirent les pertes que durent occasionner les importations qui eurent lieu pendant les mauvaises récoltes, et qu’en dernière analyse, le commerce des grains, si périlleux pour les commerçans, leur donna les