Page:Dictionnaire analytique d’économie politique.djvu/386

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ce qui arrive par la falsification, l’usure et la rognure des espèces monnayées.

On ne connaît la somme de monnaie qu’il faut donner en paiement du prix des produits, que par la connaissance de la proportion de la quantité des produits qu’on veut vendre avec la quantité de ceux qu’on veut acheter et qu’on peut payer ; ou, en d’autres termes, le prix est réglé par la demande d’acheter et l’offre de vendre ; l’accord du vendeur et de l’acheteur forme le prix vénal.

Ainsi prix vénal, prix réel et prix nominal ; voilà en quoi consiste toute la théorie des prix ; voilà ce qu’il faut savoir et peut-être tout ce qu’on peut savoir ; mais les écrivains les plus éclairés et les plus dignes de faire autorité ont été plus loin.

Ils admettent un prix naturel qui consiste dans les frais de production et vers lequel gravitent tous les autres prix.

Le prix naturel varie suivant l’état de la société, les difficultés de la production et la nature des produits.

À une époque peu avancée de la société civile, les frais de production ne consistent le plus souvent que dans les salaires du travail. Cela a lieu lorsque la terre n’est pas appropriée, que chacun peut travailler où il veut, ou du moins ne paie rien pour la terre qu’il cultive, et lorsque ses propres ressources suffisent pour le faire subsister pendant son travail : la pêche pourrait en of-