Page:Dictionnaire analytique d’économie politique.djvu/389

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Mais cette identité cesse dès que la production est sortie des mains de l’ouvrier. Alors le travail disparaît dans la production, et l’on chercherait inutilement en elle des traces de ses premiers rapports avec le travail. Qu’elle ait coûté peu ou beaucoup de travail, peu importe ; il n’en résulte pour elle ni avantage ni dommage ; elle n’a ni plus ni moins de valeur ; elle reste ce qu’elle est, ou plutôt ce que la font les nouveaux rapports dans lesquels elle se trouve.

Destinée à satisfaire des besoins ou à procurer de l’aisance, des commodités et des jouissances, elle tombe dans la dépendance des besoins et des moyens de consommer.

Est-elle sans demande ? personne n’a-t-il le besoin ou le moyen de la consommer ? elle est inutile, quelle que soit son utilité ; elle est sans valeur, fut-elle d’un prix infini. Mieux aurait valu qu’elle n’eut point existé ; les fruits du travail qu’elle a coûté auraient peut-être trouvé un meilleur emploi.

Est-il donc vrai que des productions peuvent être inutiles ? Cela est également certain en théorie et dans la pratique, et cela arrive toutes les fois que la production dépasse les besoins des consommateurs et leurs moyens de consommer.

Quelques écrivains ont cependant avancé récemment que la production crée la consommation, et que si la consommation manque à la production c’est parce qu’on ne produit pas assez.