Page:Dictionnaire analytique d’économie politique.djvu/395

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Ces résultats me paraissent certains et inévitables.

M. Malthus est cependant d’opinion que les progrès de la richesse nationale ne font hausser le salaire du travail que dans le seul cas où la richesse agricole est progressive comme les autres branches de la richesse générale.

Cette opinion fait donc dépendre les progrès de la richesse générale de ceux de la richesse agricole. Je l’ai discutée ailleurs dans toute son étendue, et la nature de l’ouvrage qui m’occupe ne permet pas de la reproduire avec tous ses développemens ; il me suffit de faire remarquer qu’elle suppose qu’un pays ne peut s’enrichir sans augmenter sa population, ce qui nécessite l’augmentation de ses subsistances ; mais cette supposition est en opposition directe avec la civilisation et la perfectibilité sociale. Il est, au contraire, certain qu’à mesure qu’un pays s’enrichit il fait des progrès dans les arts et dans les sciences ; que les progrès des lumières abrègent, facilitent et perfectionnent le travail, rendent moins nécessaire le nombre des ouvriers, et du moins font que l’augmentation des classes laborieuses n’est point nécessaire. Dans la direction actuelle du travail un pays pourrait s’enrichir pendant des siècles, sans avoir besoin d’augmenter sa population laborieuse et la quantité de ses subsistances.

L’objection de M. Malthus contre l’influence de