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L’agiotage, réduit aux spéculations sur la hausse et la baisse des fonds publics, car il pourrait s’étendre à des spéculations sur la hausse et la baisse de tous les produits qu’on porte au marché, donne lieu à plusieurs questions qui ne sont pas sans intérêt.

On demande ce qui détermine à jouer à la hausse plutôt qu’à la baisse ; s’il y a quelques règles de conduite dans ce jeu, et en quoi elles consistent.

En théorie, le jeu de la hausse et de la baisse ne peut avoir d’autre base que la connaissance approfondie du bon ou du mauvais état des affaires du pays sur lequel on spécule ; des lumières, des talens et du caractère des hommes investis du pouvoir ; de l’abondance ou de la rareté des capitaux, de la facilité ou de la difficulté de leur emploi et de la tendance particulière et générale de l’État à la prodigalité ou à l’économie. Avec ces données, on a tous les élémens de probabilité que ce sujet comporte.

Sans doute l’agioteur est loin d’avoir les connaissances que de telles spéculations semblent exiger. Il en est bien peu qui soupçonnent leur nécessité ou leur utilité. Le jeu de la hausse ou de la baisse ne serait-il donc qu’un jeu de hasard ? Je ne le crois pas ! Comment supplée-t-on aux connaissances qu’on n’a pas et qu’on devrait avoir ? On intrigue, on s’insinue dans les confidences des ministres, on cherche à surprendre