Page:Dictionnaire analytique d’économie politique.djvu/458

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l’augmentation des domestiques sont toujours et nécessairement perdues, et que celles employées à augmenter le nombre des manufactures sont toujours reproduites, et même avec un profit certain ? Ces deux propositions sont cependant également paradoxales.

Employer les économies à augmenter le service des domestiques n’entraîne pas nécessairement leur perte, pas plus que leur emploi dans les manufactures n’opère nécessairement leur accroissement ; tout dépend de la reproduction. Si elle rétablit les économies consommées dans l’un et l’autre emploi, il y a conservation dans les deux emplois, et profit inégal si la reproduction des uns est plus considérable que celle des autres. Si, au contraire, la reproduction ne conserve qu’une partie des économies dans l’un et l’autre emploi, il y a perte d’une partie des unes et des autres ; elle peut même être totale dans les deux cas. Quoique le travail du manufacturier donne des produits matériels, il peut être tout aussi improductif pour la richesse que le travail du domestique, qui ne donne aucun produit matériel. Cela arrive toutes les fois que les produits des manufactures n’ont pas de débit ou coûtent plus de frais qu’ils ne valent au marché ; d’où il suit que l’emploi des économies dans les manufactures n’est profitable à la richesse que jusqu’à concurrence de la valeur vénale de ses produits.

De même les services du domestique sont