Page:Dictionnaire analytique d’économie politique.djvu/55

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

branche du travail alimente. Loin de nuire à la richesse, la réduction de cette classe de la population l’augmente encore de toute l’économie qu’elle effectue dans le travail général, et cette progression de la richesse n’exige ni plus de subsistances nationales, ni une agriculture progressive.

Qui profite cependant de l’économie du travail brut ? Ce sont les entrepreneurs du travail, les capitalistes et tous ceux qui vivent du produit net. Ces classes exigent-elles les mêmes ou plus de subsistances que les classes qu’elles remplacent ? Non, sans doute. Il est, au contraire, certain que la progression de ces classes est arrêtée par la difficulté d’élever leur famille, par la crainte de ne pouvoir la maintenir dans leur position sociale, et par le sentiment de toutes les convenances privées et publiques ; ce ne sont pas elles qu’il faut détourner de la propagation ; l’exemple de tous les temps prouve, au contraire, qu’il faut les y encourager, disposition qui préserve les modernes sociétés du danger d’une population sur-abondante, cette source de tant de calamités, de malheurs et de crimes.

Et qu’on ne croie pas que la réduction dès classes livrées aux travaux grossiers et que la consommation de leur part dans les salaires du travail, par la classe moyenne, porte la moindre atteinte à la puissance de l’état ! Il est incontestable, au contraire, que les classes laborieuses ne peuvent être détournés de leurs travaux sans